Le 4 NOVEMBRE 2016 : départ de la Rochelle et un … faux départ du fait de la rupture de la drisse de Grand-Voile qui nous conduit à faire demi-tour au bout de 70miles et nous ramène au port pour réparation. Cette avarie matérielle allait marquer les prémisses de ce qui allait se passer tout au long de la transat, avec le « pelage » et ruptures successives de toutes les drisses.
Le 10 NOVEMBRE 2016: 2ème départ à la faveur d’une nouvelle fenêtre météo de 5 jours il est 9H le vent annoncé est de 25 à 30 nds orienté SUD/OUEST , donc dans le « pif »( 50 à 60 km/h) et une mer agitée à forte avec creux de 3 à 5 m. Conséquence immédiate..on perd l’équipière, elle a gardé cette position quasiment 4 jours.. elle a fini par manger toute la pomme!
LA COROGNE , Espagne et Portugal
Le Catamaran a bien tenu dans le Gascogne malgré des conditions musclées, jusqu’a 43 nds de vent ( 80 km/h), mais les fortes vagues et le vent de face nous ont considérablement ralenti une moyenne de 4 nds soit 4 jours pour traverser le golfe de Gascogne, froid, mauvais temps, les
habits mouillés , difficile de prendre un vrai repas à table, difficile de dormir avec le bruit des vagues qui tapent sur les coques, et les voiles qui vibrent sous les rafales de vents, mais il reste le CAP Finistère, endroit ou le vent est violent et les courants assez forts ; par contre le vent a tourné il est au portant, c’est à dire vent arrière, il reste fort entre 25 et 30 nds, nous décidons de rattraper notre retard et d’envoyer le GENAKER, une voile de 90m2 de surface.
Le trafic maritime à la Corogne
Le bateau sous GENAKER a marché jusqu’ 20.7 nds , c’est le record , nous étions très satisfaits jusqu’aux nouveaux problèmes de drisses. La drisse de GENAKER à son tour n’a pas tenu nous ralentissant de nouveau et nous obligeant à réparer en mer!!
LA PAUSE CANARIES; ILE DE LANZAROTE
Après avoir très bien marché le long de l’Espagne et du Portugal, en évitant les dépressions, dont une qui nous attendait devant Gibraltar, nous sommes arrivés le 18 novembre à LANZAROTE une ile au sud des Canaries; une grande Marina de quoi ravitailler en produits frais, GAZ, Carburant, eau vin bière, et surtout de se détendre car le plus gros et le plus dangereux venait d’être fait. Nous avons fait une fête extraordinaire dans différents bars de la marina et avons complètement déconnecté de la transat ce soir là.
Approvisionnement refait , les marins reprennent la mer même si certains commençaient à lier des contacts et à ne plus vouloir partir!!
A LA RECHERCHE DES ALIZÉS
Des CANARIES le plan météo était le suivant: plein Ouest un super courant d’air nous tendait les bras , mais il durait 2 jours et ensuite une énorme poche de Pétole ( plus de vent), mais si nous descendions vers le sud, en direction du cap vert nous allongions la route, les vents étaient plus faibles , mais sous le cap vert les ALIZES étaient soutenus et une voie royale s’ouvraient direct jusqu’à la Guadeloupe. Donc discussions et choix du SUD. Début de la pêche, et de rencontres, des oiseaux épuisés sont venus une nuit se poser dans le bateau sans avoir peur de nous.
LA CUISINE ET VIE A BORD
Les repas avaient été plus ou moins organisés sur papier , afin de gérer les dates de péremption et d’essayer d’équilibrer les menus, entre légumes féculents, viandes poissons, charcuterie etc
bref pas facile !
5000 mètres d’eau sous le bateau, le ciel comme horizon sur 360° personne sur cette partie de l’océan ou presque, les dauphins qui viennent par centaines ( véridique) à notre rencontre , des globicéphales, 2 grands cétacés de 6 mètres environ qui surfaient les vaguent avec le bateau ( Rorquals ou baleine pygmée?) des couchers de soleil de fou…. une magnifique planète à préserver à tout prix.
LA NUIT SOUS LES ÉTOILES
Quelle merveille ! Sous ces latitudes, les étoiles les plus basses et les plus proches sont de véritables diamants, elles scintillent de mille couleurs dans le bleu et le violet avec des éclats oranges ou rouges et parfois verts, non je ne rêve pas j’ai vu tout ça et derrière le bateau les étincelles du plancton dans le sillage blanc de l’écume. Une petite musique dans les oreilles et c’est les larmes assurées.
L’ARRIVÉE SE PROFILE
A 6 jours de l’arrivée vers le 6 décembre nous avons touché les alizés, de bons alizés de 20 à25 nds et là le bateau chantait sur l’eau, malgré que nous n’ayons plus la possibilité de mettre le GENAKER ( déchiré partiellement à sa 4ème chute dans l’eau ) nous marchions entre 8 et 12 noeuds faisant des surfs incroyables, ou le catamaran chantait dans des vibrations sonores excitantes;
CONCLUSION
TI PRENS 2 est un formidable bateau, très solide, mais il n’est rien sans un équipage de qualité, chacun a apporté son expérience, ses compétences, ses qualités humaines, chacun a su se tenir dans cet atmosphère confinée, ce petit périmètre, chacun a su respecter l’autre et nous avons passé une transat exceptionnelle. Je remercie du fond de mon cœur, CENDRINE, DOMINIQUE, LOUIS, je vous EMBRASSE!! et bon vent!
CAPITAINE JEAN-MARC